La bande-annonce:
L’avis tranché:
Ça, c’est du cinéma!
L’émotion:
La critique:
J’ai mis un peu de temps à l’écrire celle-là. C’est-à-dire que ce film est tellement exceptionnel que je ne savais pas trop par quoi commencer… ou plutôt, que dire à part, “Birdman est un vrai bijou du cinéma, vous devez absolument le voir!” ?
…
Bien sûr, le film partait du bon pied avec un casting cinq étoiles (Michael Keaton, Edward Norton, Naomi Watts, Zach Galifianakis et compagnie…), un des réalisateurs talentueux du “gang des mexicains” (Inarritu, Del Toro et Cuaron), et le prodigieux Emmanuel Lubezki à l’image (retenez définitivement ce nom, c’est le directeur de la photographie le plus doué de notre époque!). Le comité des Oscars ne s’est pas trompé en remettant lors de la dernière cérémonie les 4 récompenses prestigieuses des meilleurs film, réalisation, scénario et photographie. Ils auraient pu rajouter la musique mais j’y reviendrai après.
Belle accroche donc, mais le contenu est bien plus surprenant encore. A chaque nouveau film mis en image par Lubezki, je me dis “cette fois, il ne pourra pas faire mieux que la dernière”… et pourtant! Un plan séquence de 2h, voilà la prouesse folle qu’il a réalisée. Bien sûr le film est un assemblage de plans séquences habilement mis bout à bout, mais l’effet reste bien le même. Pas un seul instant votre regard décroche du film, chaque image et chaque mouvement sont parfaitement millimétrés et vous entraînent au gré des déplacements des personnages. Les effets de transition sont à peine visibles et font preuve d’une inventivité toujours plus impressionnante au fil du récit. Soulignons aussi un remarquable travail des décors et de la lumière, qui participent à dépeindre l’ambiance électrique et hors-du-temps de Broadway.
Au beau milieu d’un des quartiers les plus fous au monde (aka Times Square), Inarritu nous parle de chute et d’ascension, de l’extravagance des comédiens, de leurs folies. Il nous parle de tragédie, mais avec humour et désinvolture. Par dessus tout cela, le thème du super-héros, qui nous laisse jusqu’au dernier plan du film la sensation de n’être qu’un mirage. Déroutant, abracadabrantesque, exubérant, et par dessus tout drôle!
Revenons un instant sur la musique du film, qui se résume à un solo de batterie (par Antonio Sanchez). Il fallait s’en douter, avec un plan séquence de 2h, quoi plus délicieux que de suivre les émotions des personnages avec un seul instrument, puissant, rythmique, lancinant. Encore une fois, un choix audacieux, et qui participe à ce kidnapping sensoriel qu’est Birdman. C’est une expérience visuelle et sonore comme je n’en avais encore j’avais vu au cinéma. C’est pour ça aussi qu’il est important de voir les films en salle, dans de bonnes conditions. On en ressort presque étourdi par tellement de sensations. Pour moi, c’est le cinéma dans toute sa majestueuse finalité: le divertissement et l’art réunis.
J’ai cherché partout sur internet mais impossible de retrouver la dernière phrase qui conclut le générique de Birdman, pourtant, ce n’est pas qu’un détail. Je ne sais pas si mes souvenirs ou si mon anglais sont assez bons pour être fiables mais le film se conclue sur une mention qui précisait que des milliers (5000 si je ne me trompe pas) de personnes avaient pu travailler grâce à ce film. J’ai trouvé cette note de bas de page touchante, car derrière toutes ces belles histories, il y a tellement de personnes impliquées. J’ai trouvé cela assez rare pour le signaler.
C’était mon avis tranché sur Birdman,
et vous avez bien retenu? … Emmanuel Lubezki!
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