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On est pas bien là? (lettre d'amour à l'autoédition)

Bonjour, bonsoir, bienvenue par ici !


J'espère que vous êtes installés confortablement car nous allons prendre quelques instants pour positiver.

Ok, mais positiver à propos de quoi? Il parle de quoi cet article?


Eh bien, nous allons parler un peu de l'autoédition. De mon point de vue, en tant qu'autrice indépendante, j'ai bien sûr plein de bonnes choses à dire à ce sujet.

Depuis ma première idée de roman, l'envie de l'éditer par moi-même était déjà bien présente. Contrôler de A à Z le processus, avoir un contact et une interaction directe avec le lectorat, une immédiateté de publication... autant de raisons qui m'ont convaincue de choisir l'autoédition et de persévérer avec elle.


L'autoédition, elle, a toujours existé. Cependant, elle ne s'est popularisée qu'au début de ce siècle avec l'arrivée du livre numérique, et quelques années plus tard le service KDP d'Amazon. C'est donc une pratique très récente. Comme tout ce qui est aussi récent, il reste difficile de prendre du recul sur son impact et sa viabilité, pourtant de nombreux auteurs font le choix de s'éditer eux-mêmes, et disons-le, se lancent gaiement dans le processus avec ce sentiment de liberté et de maîtrise incomparable. L'autoédition séduit, et il y a de quoi.


Alors que d'un côté elle gagne en popularité, cette pratique n'est pourtant pas vue d'un bon œil par tout le monde, au point même d'en agacer certains (et ceux qui lisent cet article doivent savoir de quoi je parle...). Mais pourquoi? Pourquoi ce besoin de mépriser l'autoédition? Pourquoi ce besoin de taper dessus à la moindre occasion ou de nous rappeler que "les livres autoédités sont de la sous-littérature"?

Après tout, si les responsables de ces publications indépendantes n'étaient tous que "des auteurs ratés et frustrés refusés par des maisons d'édition", cela ne devrait même pas faire lever un sourcil à ses détracteurs. Cela ne vaudrait même pas la peine d'en parler.

Seulement voilà.

Des écrivains indépendants réussissent. Une petite poignée parvient à gagner entièrement sa vie avec (tout comme dans l'édition traditionnelle), et l'autre grande majorité s'entête à publier encore et encore, grappillant l'argent et le temps de lecture d'un public de plus en plus nombreux. Eh oui, voilà le pire dans tout ça : les lecteurs lisent de l'autoédition! Catastrophe! Des lecteurs (et pas la majorité ici non plus, pourtant) aiment l'autoédition, la soutiennent et la mettent en valeur même. Certains sont fidèles aux parutions de leur auteur indépendant préféré, et ça me paraît être finalement ça le cœur du problème. L'autoédition fait souffler du nez au mieux, se fait insulter au pire, mais parvient malgré tout à soigner sa réputation au fil du temps.


Alors oui, il y a des pépites de révolutions orthographiques (si l'on peut dire^^) dans les livres autopubliés, et oui, il y a des "mauvais livres". C'est d'ailleurs souvent ce premier problème qui impose la réticence envers l'autoédition. Pour rester serein, je vous propose deux solutions toutes simples.

La première, c'est de lire l'extrait gratuit, tout simplement! Il y a presque toujours un extrait gratuit d'au moins un chapitre, et il est très facile de repérer un livre dont le travail éditorial n'a pas été suffisamment poussé avec cette méthode-là. Tout le monde est capable de faire ce tri.

Deuxièmement, et si on s'en fichait? Je veux dire, oui, dans un monde idéal tous les livres en autoédition ont un minimum de qualité éditoriale, mais d'abord ce n'est pas possible puisque c'est l'essence même de l'autoédition (tout le monde peut publier, c'est le principe!) et puis ensuite... après tout, s'il y a des lecteurs qui choisissent de lire ces livres, et qui peut-être même les apprécient avec leurs défauts (il y a des gens pour qui l'orthographe n'est pas essentielle, par exemple), qui est-on pour leur reprocher? Laissons chacun vivre son plaisir de lecture comme il le veut et on se portera sans doute un peu mieux.


Je suis plutôt une personne de nature optimiste. Selon moi, l'autoédition ne peut qu'aller vers une meilleure réputation avec le temps. Je suis sûre qu'on pourra dire un de ces jours:

" Hé, tu te rappelles l'époque où les auteurs autoédités n'étaient que des auteurs ratés?

*éclat de rire* "

Et puis surtout, si l'on met de côté tout ça, ce qui pensent que leur avis nous intéressent et même les lecteurs, qu'en est-il pour l'auteur? Est-il heureux avec l'autoédition?


Bien entendu, il faut rappeler que l'autoédition c'est aussi pour l'auteur (comme tout indépendant, d'ailleurs) des sacrifices, beaucoup, beaucoup de travail, du temps passé sur autre chose que l'écriture... Ce n'est pas forcément un chemin plus simple que l'édition traditionnelle et certainement moins "glorieux" aux yeux du grand public.

Mais c'est également un véritable sentiment de liberté, de contrôle et une infinité de possibles. Ce sont de grandes portes ouvertes, où tout peut arriver. C'est une invitation. Une chance. C'est la créativité, avec pour seules limites celles que l'on se pose.

Et c'est aussi une communauté. Une communauté grandissante d'aspirants, d'auteurs confirmés, du dimanche ou de simples rêveurs, tout un microcosme qui s'entraide, qui pousse à s'améliorer et qui grandit en compagnie les uns des autres... Et vous savez quoi? La plupart du temps sans le moindre jugement de valeurs.


Alors franchement, on est pas bien là?


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